S’il vous plait… Dessine moi un Juriste

 

On le dit menacé par l’Intelligence Artificielle, bousculé par l’arrivée des LegalTech, on questionne son avenir, sa valeur ajoutée, on lui demande toujours plus de polyvalence (qui a dit « euphémisme » ?) et d’aucuns voudraient même qu’il sache coder.

 Mais ce Juriste, qui est-il aujourd’hui ?

Dans un contexte de mutation technologique et numérique, une véritable réflexion a vu le jour sur l’évolution des métiers juridiques.

Au cœur du dernier Grenelle du Droit, la problématique de l’employabilité des Juristes a ainsi nourri un débat riche et opportun, conclu de la sorte par Véronique Chapuis-Thuault, Vice-Présidente de l’Association Française des Juristes d’Entreprise (AFJE) :

L’intelligence numérique doit être mise au service de la profession. Il faut repenser le métier et la manière de l’exercice. Par exemple, pour ce qui est de la recherche documentaire, l’accès à l’information, aujourd’hui basé sur des recherches quasi automatisées, se fait beaucoup plus rapidement. Ainsi, des postes en recherches documentaires, archivages ou même de paralégal sont peut-être obsolètes aujourd’hui, mais peuvent évoluer vers des métiers à plus forte valeur ajoutée.

Parce que parler des Juristes aujourd’hui, c’est nécessairement comprendre ce qu’ils seront demain, Goorou vous aide à mieux cerner la richesse et la potentialité de ce métier pour recruter mieux dès maintenant. 

 

Un Juriste de plus en plus connecté…

 

Lawrence Lessig, éminent professeur d’Harvard et un des premiers penseurs du web, l’affirmait à l’aube des années 2000 :

Code is Law.

 

18 ans plus tard, les algorithmes sont partout et l’exigence de compétences technologiques n’a pas épargné le Juriste.

L’accélération des réglementations, notamment en matière de données personnelles, et l’avènement du Big data créent ainsi de nouveaux enjeux économiques et sociétaux qui pressent le Juriste à se digitaliser, coûte que coûte.

Bruno Dondero, professeur à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne y voit

Un changement d’époque,

 

l’acquisition et le développement d’un véritable savoir-faire technologique étant désormais indispensables au succès du Juriste dans son poste et au sein de son Organisation.

Dans son « Chief Legal Officer Survey 2018 », enquête conduite auprès de 1300 Directeurs Juridiques dans 48 pays, l‘Association of Corporate Counsel (ACC) confirme les défis digitaux actuels et futurs des services juridiques en France et à l’international : risque de faille des données, atteinte à la confidentialité des informations, développements technologiques et problématiques d’éthique et de compliance.

Ajoutés aux enjeux des objets connectés, ces sujets façonnent donc un visage très digital au Juriste.

… à la solide compétence juridique.

Pour autant, il convient de ne pas oublier les fondamentaux : la compétence juridique est et reste la première compétence recherchée chez le Juriste.

L’édition 2017 du baromètre des juristes d’entreprise réalisé par Ispos en partenariat avec le Cercle Montesquieu, l’AFJE, l’Ecole du droit et du management de Paris Panthéon Assas et Legal Suite confirme la prédominance des généralistes : ainsi, 77 % des Juristes interrogés continuent de pratiquer principalement du droit des contrats et du droit des sociétés pour 42 % d’entre eux.

La plupart des entreprises ont besoin de juristes généralistes agiles.

 

De fortes compétences en droit des contrats, en corporate, en droit social et en PI notamment demeurent donc le socle technique le plus recherché chez le Juriste.

La capacité de mener un raisonnement juridique de qualité, d’utiliser opportunément les techniques juridiques les plus efficaces et de réfléchir de façon globale à une problématique donnée restent également essentielles pour dessiner le profil d’un excellent Juriste.

Qu’il exerce en PME/ETI où il est souvent le seul référent juridique de l’Organisation ou qu’il évolue au sein de Directions juridiques plus structurées, le Juriste doit donc avant tout avoir une culture juridique solide et une technicité éprouvée pour réussir au quotidien.

 

Un Juriste plus que jamais stratège aux soft skills déterminants.

 

Finalement, l’essor des nouvelles technologies exacerbe la valeur ajoutée du Juriste s’agissant de la gestion des risques et du pilotage de la stratégie juridique de l’Organisation.

Par ailleurs, la digitalisation du métier lui impose de valoriser ses compétences comportementales, décisives au succès de son travail.

La transversalité des projets, la logique collaborative qui domine de plus en plus au sein des Organisations, l’exigence de créativité et de réactivité qui s’imposent à lui et l’orientation business de son poste finissent donc par dessiner le visage d’un Juriste technicien du Droit, tourné vers l’avenir et résolument opérationnel.